Carole

Peux-tu te présenter ? 
Carole, femme de 46 ans, maman de 2 enfants de 15 et 13 ans, chef d’établissement d’un lycée général, technologique et professionnel et d’un centre de formation continue et en apprentissage accueillant des jeunes de 14 à 51 ans.

Quel est ton parcours ? 
J’ai une maitrise en Biologie géologie, agrégée en Sciences de la Vie et de la Terre. Pour devenir chef d’établissement dans l’enseignement catholique j’ai suivi une formation qualifiante et suis donc titulaire d’un titre de management d’unités de formation et d’éducation.

Pourquoi as-tu choisi ce métier ? 
Je n’ai pas choisi, j’ai répondu à des opportunités. Par des rencontres, ma pratique d’enseignante et mes actions ont suscité l’intérêt de l’institution et l’on m’a confié des responsabilités, tout d’abord intermédiaires (responsable du laboratoire de SVT et PC) puis adjointe d’un lycée général et technologique et enfin une mission de pilotage au niveau de la direction diocésaine de la gironde. Lors de cette dernière mission j’ai pu apprécier la richesse et la complexité du travail en réseau et du management d’un collectif de dirigeants. Puis naturellement je suis allée vers le pilotage d’établissement scolaire. 

Quelle difficulté ou échec – dans la vie pro ou perso – t’a le plus apporté ? 
A bien réfléchir, je dirai que la difficulté principale a été le démarrage : l’obtention du concours. Je m’y suis reprise à 3 fois. Si bien que la dernière année, j’ai postulé pour faire des remplacements, me disant que si la « grande porte » était close, je passerais alors par la « petite ». Et c’est cette année, où j’étais surveillante d’un internat et d’externat dans un même établissement, que j’ai réussi à obtenir le concours d’enseignement. Comme quoi, j’avais peut-être besoin de vivre toutes ces difficultés avant d’entrer dans ce métier. Chance ou malchance, une question de point de vue !

Qu’est-ce qui te motive dans ton métier, dans la vie ? 
Le service que je peux rendre à ceux qui me sont confiés. J’entends par là les jeunes mais aussi les adultes de la communauté de mon lycée et centre de formation. Ce service peut être tout autant un service d’enseignement d’éducation que d’accueil.

Comment arrives-tu à retrouver cette motivation quand tu l’as perdue ? 
Au cours de mon parcours, j’ai eu beaucoup de chance. J’ai rencontré des personnes inspirantes, des personnes « ressources ». J’ai conservé les traces de nos échanges que je relis en cas de besoin. Mais la source ultime de remotivation, reste pour moi l’intériorité. Je suis catholique et la prière m’aide beaucoup.

Où puises-tu l’inspiration ? 
Dans mon entourage, comme dit plus haut, j’ai rencontré des personnes épatantes : du manager survolté avec une capacité de travail éblouissante à une adjointe en pastorale scolaire qui propose des siestes bibliques, du jeune de 14 ans qui pilote un drone et fait des vidéos de folie au parent qui partage ses doutes en confiance. 

Qu’est-ce qui t’aide à décompresser, te ressourcer ? 
Après quelques années de pratiques professionnelles et quelques embuches, j’ai enfin compris que mon premier ami et allié c’est moi. Je me force donc à relire mes états et mes actions afin de ne pas me reposer sur ma famille et mes amis.

As-tu des petites astuces organisationnelles ? 
Je suis une gaga des petits carnets. J’en ai de toutes tailles, couleurs, mais les feuilles ont des lignes pour m’aider à écrire droit. 🙂. J’évite de différer mes tâches, ça m’évite d’encombrer mon cerveau. Et je cours, car j’ai constaté que lors de mes séances de running, des solutions m’arrivent sans y réfléchir.

Un ouvrage à nous conseiller ? 
J’ai lu récemment « Kilomètre Zéro », inspirant.

Une citation, un poème ou un proverbe à partager ? 
Seul on va vite, à plusieurs, on va loin !

Enfin, aurais-tu une recette simple et réconfortante à nous offrir et pourquoi celle-là ? 
Un thé chaud, de grosses chaussettes moches, un plaid tout doux et au choix télé/livre/un paysage…. Pour prendre du temps pour soi.